
Si vous regardez le mot « pin » dans le dictionnaire, vous trouverez la définition suivante : « arbre (abiétacée) forestier résineux aux feuilles en aiguilles, dont il existe plusieurs espèces dans les forêts de l’hémisphère Nord. » Le pin est en effet l’espèce la plus prisée et la plus populaire de toute la production de bois de l’exploitation forestière de tout le Canada. Les pins ne sont pas les seuls arbres qui passent par la case « scierie », on peut aussi compter le chêne blanc, l’érable, le cèdre, le frêne, le bouleau, le tilleul d’Amérique, le noyer cendré ou encore l’orme. Mais c’est bien le pin qui emporte la part du lion.
Ainsi, au 19e siècle, d’autres espèces comme la pruche en bois d’œuvre et l’épinette sont aussi de plus en plus utilisées. Arrivé à l’année 1810, les forêts de pin, dont l’exploitation s’est agrandie à tout le pays, voient leur lisière coupée au Nouveau-Brunswick. Lorsqu’on va jusqu’aux régions d’Ottawa et Gatineau, on voit que la limite inférieure est marquée. En se projetant un peu plus tard, les rivières Saint-Jean, Outaouais et Miramichi ont vu leurs affluents exploités. L’exploitation du pin continue de plus belle, c’est simple : en 1850, on a déjà coupé les pins qui étaient les plus accessibles au sein de ce réseau de rivière et quelques ports de taille moindre ont déjà fermé leurs portes… euh pardon, leurs quais.
Puis, lorsque les rails des chemins de fer ont commencé à se répandre un peu partout, les marchés ne dépendaient finalement plus des seules rivières et affluents. On a pu ainsi assister au développement des régions de l’Ontario bordant le lac Erié. Un chiffre pour étayer ce propos ? Le chiffre cinq. Oui, car c’est bien par cinq que les exportations de Peterborough ont par exemple été multipliées en 1854. Un comté comme celui de Simcoe a aussi joui de cette avancée en devenant une place tout à fait primordiale pour les forestiers de l’Ouest du Canada. Notons aussi que les scieries ont poussé un peu partout tout autour des chemins de fer.
Comme souvent, ce n’est malheureusement pas du côté du gouvernement qu’il faudra se tourner pour contrôler cette véritable déforestation. Lors du 19e siècle, les forêts du continent ont vraiment pâti de l’engouement de l’exploitation forestière et ne sont que mal protégées. C’est le système impérial de « mesure de flèche » qui sert d’excuse pour abattre les arbres les plus précieux pour la construction des mâts, notamment, des navires de la Marine Royale. Ce n’est qu’en 1826 qu’un vrai système règlementé est installé. Petit à petit, on assiste aussi à des changements progressifs qui essaient de limiter la coupe illégale. Le principe de préservation du bien commun est adopté et s’oppose à la formule américaine en ce sens.
Il sera maintenant temps de nous concentrer sur l’Ouest canadien et son histoire combinée à celle du bois !
Crédit photo : ameriquefrancaise.org